bienvenue dans cette formation
Mon premier jardin permacole
Un potager permacole, qu'est-ce que c'est ?
Un potager permacole, c'est un potager qui respecte les principes de la permaculture. Tout simplement.
Vous en avez déjà sûrement entendu parler. Mais, comme beaucoup, vous êtes peut-être un peu perdu. La permaculture a une philosophie séduisante, mais comment mettre en pratique tous ses principes ?
Et surtout, par où commencer ?
Pas d'inquiétude, cette formation vous guidera dans la réalisation de votre premier potager ! Nous y avons réuni de manière simple, synthétique et pragmatique, tous les conseils dont vous aurez besoin pour débuter et
donner vie au potager qui vous correspond.
Alors on retrousse ses manches, et c'est parti !
La permaculture, c'est quoi ?
Respecter la nature
La permaculture, c'est un peu l'art d'imiter la nature et de travailler avec elle pour en obtenir le meilleur, tout en en faisant le moins.
Se lancer dans un potager permacole, c'est apprendre à jardiner dans le respect de la terre en portant attention au sol et aux plantes s'y nourrissent. Avec simplicité et sérénité, pour un maximum de plaisir et de résultats !
S'en inspirer et l'imiter
Là-dessus, tout le monde s'entend : la nature est LE référentiel de tout permaculteur.
Observez-la, comprenez-la, et inspirez-vous en pour donner vie à votre potager. Elle sera votre meilleur guide.
Les sols
Prenons l'exemple des sols. Dans la nature, si vous portez votre attention sur les sols, vous remarquerez que lorsqu'ils sont en bonne santé, ils ne sont jamais nus.
Pourquoi serait-ce différent pour votre potager ?
De même, dans la nature, une grande diversité de végétaux vivent côte à côte. Alors vos aromates, légumes et autres plantes devraient pouvoir se côtoyer au potager. La diversité y est un gage d'équilibre, osez les combinaisons !
Une chose est sûre : vous obtiendrez bien plus en coopérant avec la nature qu'en cherchant à la dompter contre son gré.
Les clefs pour un sol en pleine santé : le nourrir pour moins le travailler
L'élément principal : une bonne matière organique
En quelques mots : la matière organique
La matière organique
La matière organique qui couvre votre sol est essentielle, elle assure la « vie biologique » du sol. Soit la présence d'une grande diversité de micro-organismes qui l'habitent et s'en nourrissent, à la surface comme en sous-terrain.
Aussi petits soient-ils, ces micro-organismes jouent un grand rôle dans la formation d'une terre de qualité.

En permaculture, cette matière organique a une place primordiale : elle nourrit les plantes et structure le sol. Plus il y en a, plus votre sol est fertile !
Vous l'aurez compris, pour avoir de beaux légumes, votre première mission et principal objectif sera d'enrichir votre sol en matière organique !
Prenez soin de votre sol
Pour préserver le sol de votre potager, limitez-y les interventions (bêche,grelinette etc.), elles impactent sa fertilité en cours en le déstructurant et en le cassant. Dans l'idéal, et si votre situation le permet, je vous conseille même de viser un non-travail du sol total !
Mais, si pour donner vie à votre premier jardin permacole, vous avez besoin de déloger quelques racines coriaces, pas de panique. Simplement, privilégiez un travail du sol ponctuel pour en préserver la vie organique.
Un sol bien nourri a moins besoin d'être travaillé. Il est alors plus fertile et offre une terre de meilleure qualité. À son tour, cette terre vous donnera de bons et beaux légumes. Vous pouvez voir ça comme une relation donnant donnant avec votre potager. Vous le nourrissez et, en échange, il vous demande moins de travail et vous offre des produits de qualité.
Des engrais verts pour enrichir votre sol
Des plantes pour optimiser la qualité de votre terre
Les engrais verts
Ces plantes sont cultivées spécialement pour enrichir un sol.
- Ils sont doublement bénéfiques :
- Ils donnent un sol plus « meuble »
- Ils nourrissent le sol en matière organique !
En général, on le fait avant la culture que l'on souhaite récolter pour empêcher la présence d'herbe indésirables et enrichir le sol en minéraux. On parle alors de « l'engrais vert pionnier ».
Si vous faites le choix de le semer entre deux cultures en période d'inactivité, on parlera d'« engrais vert d'opportunité ».
Quelques exemples
À chaque engrais vert correspond : un poids de graines à semer, une période propice aux semis, un système racinaire, un besoin en eau, une vitesse de croissance, un type de sol idéal...
Le lotier corniculé
Par exemple, si votre sol est pauvre et calcaire, n'hésitez pas à essayer le « lotier corniculé ». Avec ses fleurs jaunes, son très fort enracinement et sa croissance rapide, c'est un engrais vert pionnier qui résiste très bien à la sécheresse !
- Conseil
Semez-en 250g pour 100m² au printemps. Il vous laissera un sol plus fertile pour que d'autres espèces puissent y trouver des conditions plus favorables à leur implantation.
Le compost, ou comment recycler des matières
organiques
De la valeur des déchets
Ici, le principe est de nourrir votre sol en recyclant des « déchets ». Comprenez, les épluchures de légumes, de fruits, le marc de café, les coquilles d'œufs, les feuilles mortes, les restes d'anciennes récoltes...
En réalité, ces « déchets » sont une petite mine d'or (pour laquelle vous ne dépensez rien) ! Réutilisez-les sans modération, au jardin ou à même la surface du sol.
Le volume de « déchets organiques » n'est que le reflet de l'abondance de votre sol
Plus il est fertile, plus il produit. Un peu comme les humains : plus on mange, plus on a des choses à digérer, et expulser in fine...
Or dans la nature, « rien ne se perd, tout se transforme ». Il faut donc laisser tout ce qui y pousse, car la notion de « déchet » n'est que temporaire, elle vaut de l'or si vous savez comment et pourquoi la récupérer.
- Toute plante est matière
Le terme de « matière organique » n'est que le synonyme de toute plante qui pousse sur un sol. Que ce soit vos déchets du potager, vos légumes ou les plantes dont vous tentez de vous débarrasser, chacune nourrit le sol à sa manière.

Deux options de compost pour deux sols différents
Le compostage « en tas »
Pour votre premier jardin permacole, optez pour le compostage « en tas ».
Cette méthode vous permettra d'obtenir naturellement une matière idéale pour débuter vos plantations !
Sa réalisation est toute simple : il vous suffit d'alterner divers déchets organiques aux propriétés différentes (décomposition rapide ou lente).
- Astuce
Pour accélérer son évolution, mélangez votre tas au cours de la phase de décomposition des matières.
Le compostage « en surface »
À l'inverse, si vous disposez d'une surface où la terre a déjà été nourrie et que la culture est plus ancienne, vous pouvez aussi faire du compostage « en surface ». Pour cela, déposez simplement les matières organiques directement sur le sol à nourrir.
- Astuce
Pour maximiser la nutrition de votre sol, vous pouvez effectuer des épandages
tout au long de l'année.
Complétez vos déchets pour un compost de qualité
Pour ces deux options, il vous faudra tout de même ajouter un peu de matière organique à vos déchets.
Plusieurs options s'offrent à vous :
- les entreprises spécialisées (« compostières professionnelles »)
- les fumiers de ferme de différents élevages
- la paille de diverses céréales...
Soyez créatif et cherchez autour de chez vous. Le crottin de cheval, les déchets d'une cantine, la sciure de bois, les tontes du voisinage... sont autant de possibilités pour enrichir votre compost !
- Astuce
Pensez à la paille, elle est facile à manipuler et très avantageuse d'un point de vue économique.
La matière organique pour optimiser l'arrosage
Plus vous avez de matière organique au sol, moins vous arrosez ! En effet, la couverture qu'elle forme permet de garder plus d'humidité dans la terre pendant les périodes sèches.
Bien nourrir votre sol, c'est aussi réaliser un investissement eau... et en temps passé à arroser !
Mais attention, ça ne vous dispense pas d'arroser un minimum votre jardin permacole, en particulier vos jeunes plantes ! À vous de vous adapter aux conditions climatiques et aux besoins de votre sol.

Lorsque vous arrosez, pensez à vérifier que l'eau pénètre bien dans la terre, et veillez à économiser l'eau. Dans la même idée, vous pouvez mettre en place un système de récupération d'eau de pluie, la pomper dans une rivière, un étang ou combiner ces différentes méthodes.
- Astuce
Placez des petites cuves à différents endroits de votre jardin pour récupérer et stocker de l'eau !
3 étapes pour lancer son premier
jardin permacole
Savoir prendre son temps
Un jardin permacole ne se fait pas en un jour. Patience, l'autonomie et l'abondance naturelle s'acquièrent pas à pas.
Vous êtes sur la bonne voie, en vous lançant dans votre premier potager, vous faites déjà un grand pas !
Trois étapes pour trois années fondatrices
Le seuil des 3 premières années
L'objectif est d'instaurer un cycle de fertilité retrouvé. Chaque étape correspond à une année :
- La première année : elle consiste principalement à préparer votre jardin
- Les deuxième et troisième années : elles sont vos premières années de production autonome
La première année : une étape décisive pour votre potager
Pour devenir fertile et autonome, votre potager permacole a besoin d'une bonne préparation.
Organiser un jardin idéal
Vous passerez du temps dans votre potager, alors assurez-vous qu'il soit aussi agréable d'y travailler que d'y vivre.
Pour cela, l'organisation est déterminante ; elle est une étape à elle toute seule. Accordez-vous du temps pour réfléchir, vous projeter et donner vie au potager de vos rêves !
Pensez à l'agencement des différents espaces entre eux et à leur situation par rapport à votre habitation. Si possible, essayez de réserver des espaces au potager, à la détente, au verger, aux serres... L'essentiel est de s'y sentir à l'aise pour qu'y travailler soit plaisant.
- N'oubliez pas
La circulation est un élément constructif de votre potager, pensez à la taille des allées.

Préparer son sol
Le sol de votre jardin a besoin d'un minimum de préparation. Il est unique, sa composition est propre à chaque lieu. Pour optimiser vos récoltes, vous devrez adapter vos cultures. Il est donc important de bien le connaître.
Il existe trois types de sol :
- déjà propice aux cultures, riche en humus, léger et avec un pH équilibré
- moyennement propice : une terre assez lourde et argileuse, ou une terre sableuse, acide ou basique
- propice aux cultures : ce sol est dit « extrême en quelque chose »
Si votre sol n'est pas propice aux cultures, n'hésitez pas à :
• utiliser la technique des « parcelles surélevées »
• réaliser des « carrés potagers »
• faire des cultures « lasagnes » (elles demandent une grande quantité de compost mais permettent une mise en culture rapide)
• utiliser la méthode de la culture sur buttes, seulement si elle est adaptée
Si votre sol est déjà propice aux cultures, vous pouvez éventuellement :
• recourir aux engrais verts toutes l'année
• rajouter une couche de compost à la surface avant la mise en culture
• en cas extrême et si vos « mauvaises herbes » étouffent vos récoltes, désherber à l'aide de la technique de la bâche noire. Très pratique et efficace, son utilisation est répandue en permaculture.
Toutes les années suivantes sont celles de la mise en culture et de l'optimisation.
La deuxième année : les premières cultures
Vous avez suivi attentivement les conseils pour optimiser votre sol la première année. Maintenant, place aux premières cultures !
Commencez doucement
Soyez progressif, votre sol est encore jeune et les espèces que vous y plantez ne doivent pas avoir de demande de « confort » particulière.
Organisez votre année selon vos envies
Voici comment vous pouvez organiser votre deuxième année. Mais soyez libres ! Ce calendrier est simplement là pour vous inspirer.
Pour créer le potager qui vous correspond, adaptez ces conseils à votre situation (climat, type de sol...) !
Printemps
- mars : à vos semis ! petits pois à grains ronds, roquette, panais
- avril : pomme de terre, artichauts
- mai : plants de courgettes, tomates, aubergines, poivrons, pâtissons, choux
Eté
- juin : cueillez les gousses des petits pois à grains ronds ; pérennisez la couverture organique du sol
- juillet : début de la récolte des pommes de terre, récoltes des tomates, courgettes, aubergines, suivi, entretien et renouvellement des plantations

Automne
- septembre : semez les épinards
- octobre : début des récoltes des panais et navets, récoltez vos premiers choux
Hiver
- En plus des quelques récoltes, recouvrez votre jardin de quelques couvertures de matière organique et... reposez-vous bien au chaud
- Astuce : pour optimiser vos récoltes tout en diminuant encore plus la charge de travail, pensez aux légumes perpétuels !
Au cours de cette première année de production, vous rencontrerez peut-être quelques parasites de sols qui s'intéresseront à vos récoltes. Pas d'inquiétude, comptez sur leurs prédateurs naturels qui adopteront peu à peu votre jeune potager.
La troisième année : votre sol est prêt, ajoutez-y ce qui vous plaît !
Vos efforts ont porté leurs fruits, faites-vous plaisir
La préparation et les premières cultures robustes de vos deux premières années ont permis à votre sol de se complexifier. Vos efforts ont porté leurs fruits : la terre de votre potager est plus apte à accueillir des légumes plus « délicats ».
Faites-vous plaisir : en plus des espèces plantées l'année passée, ajoutez toutes celles qui vous intéressent !
Printemps
Essayez les radis. En été, pensez au fenouil bulbeux et aux carottes de conservation (vous pourrez en récolter durant l'automne et même l'hiver suivants) !
Automne
Regardez du côté des chicorées italiennes.
Hiver
N'oubliez pas de protéger des grands froids et du gel les plantes qui en ont besoin. Le voile d'hivernage ou une bonne couche de paille feront l'affaire pour vos carottes.
Durant cette période, votre jardin n'est pas complètement en hibernation, vous pourrez toujours y récolter des poireaux, des épinards ou encore des salades pour vos plats hivernaux.
Et après ?
Vous êtes sur la bonne voie
Votre jardin grandit bien ; mais n'oubliez pas, vous, de garder constamment la posture d'enfant pour l'observer, voir ce qui fonctionne, ou non, et comprendre pourquoi.
Continuez comme ça
Continuez à le nourrir et à le surveiller. N'arrêtez jamais d'essayer de nouvelles idées et donnez libre cours à votre imagination. Celui-ci est en constante évolution. Vous verrez de vous-même ce qui fonctionne le mieux pour votre potager.
Et... prenez le temps. Définissez-vous même vos futurs objectifs et identifiez les meilleurs moyens d'y parvenir.
Vous pouvez :
- réfléchir aux associations de plantes
- vous essayer aux cultures verticales
- découvrir de nouvelles variétés
- étudier différentes manières d'optimiser telle récolte...
Retenez bien ces trois points clefs
1. La permaculture est une façon de penser et de jardiner en harmonie avec la nature. Observez-la pour mieux la comprendre et inspirez-vous-en ! Votre premier jardin permacole vous offrira tout au long de l'année une diversité de légumes et de fruits frais.
2. La matière organique et le sol, vous l'avez bien compris, ont une place primordiale dans le système de jardinage que vous allez mettre en place. La qualité de vos futurs légumes en dépend. Un bon apport en matière organique vous donne une terre riche et un meilleur équilibre pour l'humidité. Prenez soin de votre sol, pensez à bien le couvrir pour qu'il soit toujours bien vivant !
3. La permaculture est économe. À l'image des écosystèmes, votre jardin doit, pas à pas, apprendre à se soigner naturellement. Tout est une question d'équilibre, d'harmonie... et de plus de temps libre ! Votre jardin, comme vous, deviendra plus autonome.