Module n°8

Substrat pour les semis et rempotages, amendement pour les plantations, le terreau et le compost sont des matières importantes dans la vie quotidienne du potager. Dans ce module, nous vous partageons notre réflexion par rapport à leur production !

Bonne lecture !

Module n°8 : produire son terreau et son compost ?

Le terreau pour semis

Le terreau pour semis est un substrat qui doit à la fois être léger et riche en éléments nutritifs. Communément, nous achetons ce terreau en jardinerie pour plus de simplicité. Cependant, ces produits « prêts à l'emploi » présentent le défaut d'être souvent constitué en partie de tourbe pour être plus léger. La tourbe, résultat de la fossilisation de végétaux morts est une ressource non renouvelable comme le pétrole. Il existe des terreaux réalisés avec des matériaux alternatifs à la tourbe comme la fibre de coco, mais là encore, à moins d'habiter en climat tropical, c'est un matériau non local et donc coûteux en énergie...

Dans une démarche permacole d'autonomie du potager, produire son propre terreau peut être une alternative intéressante...

Néanmoins, il convient de respecter quelques règles. Lorsque l'on réalise nos plants, nos jeunes plantes doivent être en mesure de trouver tous les éléments nutritifs dont elles ont besoin dans l'espace restreint du pot. Ainsi, le terreau est un substrat qui doit être très riche pour favoriser la réussite des plants. Le problème avec les terreaux faits-maison est qu'il est parfois difficile d'atteindre la richesse des terreaux du commerce en éléments nutritifs. Ainsi, dans un premier temps, nous vous conseillerions d'acheter du terreau, et de faire des essais en parallèle de votre côté. Lorsque vous maîtriserez bien la question, vous pourrez faire la transition.

Pour un terreau qui fera de bons plants, visez un mélange 40% feuilles mortes/60% tonte de gazon. L'utilisation de la consoude et de l'ortie est également une piste à explorer !

Astuce : votre terreau n'est pas assez riche pour vos semis ? Arrosez avec de l'urine diluée à 5/10% dans un arrosoir, une fois par semaine.

Le compost

Pourquoi et comment réaliser son compost ?

En plus d'être un formidable fertilisant, le compost est une manière de limiter grandement le volume de nos déchets ménagers !

Il est, de plus, très utile pour les plantations : nous avons pris l'habitude d'aller planter nos plants avec un seau de compost : c'est ainsi plus pratique de planter proprement et de reboucher les trous, et cela donne un coup de pouce au plant en question. Notre compost étant réalisé en partie de feuilles mortes et de déchets de cuisine (avec peu de graines dedans), il y a peu de levées d'adventices autour des plants, ce qui limite grandement le désherbage.

Si vous vivez en appartement ou dans un lieu sans extérieur, vous pouvez vous aussi faire du compost grâce au lombricomposteur !

Pour ceux qui ont la chance de posséder un extérieur, voici trois conseils simples à respecter pour réaliser un bon compost :

  • Chercher un équilibre entre matières brunes (feuilles, broyat de branches, paille), et matières vertes (tonte, déchets de cuisines, etc). Un rapport 50/50 de ces matériaux vous permettra d'avoir un beau terreau.
  • Veiller à ce que le mélange soit bien aéré en le retournant à la fourche. Pour ne pas vous embêter à le retourner plusieurs fois, n'hésitez pas à mettre des plantes entières dans le compost : maïs, fougères, et autres qui l'aéreront correctement. Nous retournons une seule fois notre compost, après 3/4 mois de compostage, et cela fonctionne très bien !
  • Habituellement, il est recommandé de ne pas mettre d'agrumes, de viande, de limiter les pelures d'oignon et d'ail, etc. Ces conseils ont tous des fondements : les agrumes se décomposent lentement, la viande attire les rongeurs... Cependant, nous mettons tous ces éléments au compost, et n'avons jamais eu de problème. Certes, certains éléments sont mal décomposés, mais c'est tant mieux, car il reste à manger pour les organismes du sol au moment de l'épandage ! L'important est l'équilibre global. Et qui aurait l'idée et les moyens de réaliser un compost 100% à base de pelures d'oignon, d'agrumes ou de viande ? Probablement personne !

Ainsi, nous réalisons environ 1 à 2 mètres cubes de compost chaque année, afin d'alimenter certaines plantes et réaliser des semis sur compost. Nous ne pouvons que vous conseiller de créer deux bacs pour une meilleure gestion : on remplit le second bac de matières fraîches le temps d'utiliser le premier, déjà composté. Néanmoins, nous avons une préférence pour le compostage à froid, c'est-à-dire déposer directement la matière organique fraîche sur le sol. Cela permet de nourrir davantage les organismes et les micro-organismes du sol, et rend le sol plus vivant !

Nous réalisons quand même du compost semi-mûr, avec des tailles de fougères poussant sur quelques centaines de mètres carrés du terrain. Ce compost réalisé en fin d'été, en tas non arrosé et avec des matériaux grossiers, reste en place tout l'hiver.

Au printemps, transformé en matière peu décomposée, noirâtre, nous l'étalons sur certaines planches pour nourrir rapidement les organismes vivants du sol. On peut l'utiliser soit en paillage, soit sous le paillage !

Un bac à compost est-il vraiment utile ?

Oui et non ! Le bac à compost est pratique pour protéger son compost de la pluie notamment en hiver, afin que les éléments nutritifs ne soient pas lessivés et partent plus loin. Néanmoins, avec une bâche on peut protéger facilement son tas de compost. L'important selon nous, et de monter son tas directement sur le sol, pour permettre aux vers de terre de remonter dans le tas et de commencer à le décomposer !

Dans tous les cas, un bac à compost ne fera pas un meilleur compost qu'un tas de compost

En résumé, tout déchet est une ressource !

Que cela soit pour le terreau de semis ou le compost, avant d'en acheter du prêt à l'emploi, il est intéressant de réfléchir aux déchets que nous produisons et à la manière de les valoriser. C'est d'ailleurs un principe en permaculture : tout déchet est une ressource inexploitée.

Voici un exemple que nous réalisons au potager : chaque saison, les pieds de tomates remplis de mildiou sont dans la serre. On peut tout à fait les laisser sur place et les recouvrir d'un paillage pour qu'ils se décomposent jusqu'au printemps. Cela n'aurait d'ailleurs aucune incidence sur la présence du mildiou (la maladie de la tomate par excellence !) l'année suivante. Néanmoins, pour ceux que cela effraierait, voici notre méthode, toute simple : coupez les plants à la base et faites-en un gros tas à l'extérieur que vous recouvrez de feuilles à l'automne. Ce tas de compost rempli de spores de mildiou compostera durant l'hiver. En mai, prenez quelques poignées de terre mélangées à du compost mûr, et semez quelques graines de courges dans votre tas. Les courges n'auront rien à craindre du mildiou des tomates, car elles n'y sont pas sensibles. Leur mildiou n'est pas le champignon Phytophtera infestans, mais Pseudoperonospora cubensis.

Voilà un bon moyen de recycler ce « déchet » en réalisant une culture avec !

Pour finir, si vous voulez aller plus loin, voici une vidéo réalisée par le Potager d'Olivier

Alors, allez-vous mettre en place un compost chez vous ? Toutes vos questions sont les bienvenues !

jardin et découverte
Optimisé par Webnode
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer