Les bases du jardinage
Les bases du jardinage
Un peu de temps libre ? J'en profite pour semer mes légumes !
Quelques graines au creux de la main et on imagine déjà le beau panier de légumes colorés sorti tout droit du jardin... Retrouvez ici les techniques et astuces pour réussir vos semis de légumes et assurer de belles récoltes !
1/ Je prépare mes semis
Pour
les grosses graines (courgette, melon,...) : accélérer la germination en
les trempant dans un verre d'eau pendant 1 nuit avant de les semer.
Cette astuce n'est pas indispensable pour les petites graines, avec un enveloppe extérieure moins dure et épaisse.
2/ Je sème
Technique 1 : Faire les semis directement en place, en pleine terre
Pour les légumes qui ne doivent pas être repiqués : carottes, radis, pois, haricots : on les sème directement à l'emplacement où ils seront récoltés.
1. Préparation du sol :
L'air plus doux annonce le printemps : le soleil commence à bien réchauffer la terre (température minimale nécessaire dans le sol : 13°C), un parfum d'humus émane du sol et les graines de plantes sauvages commencent à pousser.
Ameublir superficiellement la terre au croc, en prenant soin de retirer les racines des « mauvaises herbes »
Puis utiliser le râteau pour obtenir une texture bien fine, comme de la semoule ou du marc de café.
Astuce bonus : La technique du faux semis, pour quasi éviter la lourde tâche du désherbage !
Cette technique est applicable au jardin potager mais également au jardin d'ornement pour les massifs d'annuelles semées en place et la création des gazons.
Faire un semis à blanc : préparer le lit de semence tôt soit environ 3 semaines avant la date prévue du semis. Ces conditions favorables déclencheront la levée des graines d'adventices.
Au bout de quelques jours, les adventices auront atteint le stade plantule. Faire un léger binage en surface ou un désherbage thermique pour facilement les détruire.
Avec certains légumes comme la carotte, il est possible de faire un second désherbage thermique après le semis, mais avant la levée des graines de carottes ! Cf. ci-contre le temps de germination pour quelques légumes. Ensuite, il ne faudra surtout pas retravailler le sol au risque de faire germer à leur tour les graines d'adventices.
On évite ainsi une levée de « mauvaises herbes ». Il ne reste plus qu'à semer les légumes ou les fleurs.
2. 2 méthodes pour semer:
- Semis en ligne, pour les petites graines (ex : carottes, laitues, radis...) : Tracer un sillon linéaire dans le sol pour y semer les petites graines. N'hésitez pas à utiliser un cordeau, pour faciliter notamment par la suite, le passage de la binette pour le désherbage.
- Semis en poquets, pour les graines de grandes tailles (ex : melons, concombres, cornichons, courges, haricots, pois, mais...) : Réaliser plusieurs trous et y placer plusieurs graines (environ 4 par trou). Après avoir semé, bien tasser la terre avec le dos d'une pelle et arroser.
Technique 2 : Faire les semis sous abri en caissettes ou en godets
Certaines cultures sont plus frileuses que d'autres (ex : les tomates), on les sème donc à l'intérieur pour avoir une température d'environ 20°C. (idéalement près d'une fenêtre)
Créer un micro-climat, favorisant la levée des graines
- Pour les caissettes : recouvrir le fond avec des billes d'argile, de la pouzzolane, ou un peu de sable pour faciliter le drainage.
- Pour les godets : penser à recycler des emballages : pots de yaourts, tube carton, bouteille translucide coupées en deux, emballages de viennoiseries etc... sans oublier de perforer le fond pour éviter tout risque d'accumulation d'eau. Idéalement, placer les godets dans une mini-serre.
Verser ensuite le terreau (spécial semis, ou à défaut une bonne terre de jardin bien tamisée) de façon à remplir uniformément les caissettes et godets. Aplanir la surface et humidifier le terreau.
Semer les graines
Semer les graines en les enfonçant à la profondeur adaptée (voir le tableau)
par 2 en godets : ne garder ensuite que le plant le plus vigoureux
espacées de 4 à 5 cm en caissette
Recouvrir partiellement les graines de terreau avant de tasser légèrement la surface avec la paume de la main.
Arroser délicatement à l'aide d'un spray ou d'un brumisateur.
Entretenir les semis
Placer les semis dans une pièce chauffée (18°C minimum) exposés à la lumière. Si nécessaire, positionner une plaque de plexiglas sur les semis pour bien les maintenir à la chaleur et éviter l'évaporation.
Arroser régulièrement, de manière à garder le terreau humide mais pas saturé d'eau.
Ne pas oublier d'identifier les godets ou caissettes pour permettre de reconnaître les variétés semées !
& toujours plus d'astuces !
- Penser à échelonner les semis (de 2 semaines entre chaque) : pour ne pas avoir à récolter tout en même temps
Bien respecter les profondeurs de semis : ne surtout pas enterrer les graines trop profondément et faire attention aux écartements
Eclaircir les jeunes plants : lorsque les plants atteignent 2 à 3 cm, en retirer quelques-uns afin d'éviter que les autres restant soient trop à l'étroit. Il faudra également en profiter pour retirer les "mauvaises" herbes !
*La minute Quèsaco ?
Repiquer un végétal = déplanter un végétal et le replanter dans un autre substrat de culture ou un autre endroit :
Un croc ou "griffe de jardin" = outil indispensable au jardinier pour préparer le sol à ensemencer ou à planter (crocheter la terre, l'aérer, la rendre plus légère et meuble, casser les mottes de terre, la niveler). Pour voir à quoi un croc ressemble, cliquer ici.
Une adventice = appelée plus communément « mauvaise herbe », désigne, pour les jardiniers, une plante indésirable qui pousse spontanément dans une culture et dont la présence et plus ou moins nocive à celle-ci.
Préparer un lit de semence = préparation soignée du sol essentielle afin d'obtenir une terre fine et nivelée, exempte de racines et de cailloux. Créer un lit de semence consiste à préparer la terre dans les règles de l'art afin qu'elle soit propice à la levée des graines semées et à la réussite ultérieure des cultures.
Binage = consiste à ameublir superficiellement le sol en brisant la croûte qui se forme sous l'effet des pluies et des arrosages. Au passage, le binage élimine les adventices. Le binage peut se faire à l'aide d'outils manuels comme la binette ou mécaniques.
Le désherbage thermique =
s'effectue avec un appareil à gaz ou électrique qui crée un choc
thermique violent provoquant l'éclatement des cellules végétales. Cela
provoque un "coup de chaud" à la plante qui va s'affaisser puis
se dessécher. Pour être efficace, on ne brûle pas la plante même si cela
peut sembler paradoxal. En effet, si on la brûle, les parties restées
intactes cicatrisent et repartent de plus belle !
Bien connaitre son sol pour une meilleure pousse
Bien plus complexe qu'il n'y paraît, le sol est un élément vital que vous devrez absolument connaître si vous souhaitez améliorer la pousse des plantations de votre jardinVéritable trait d'union entre les mondes minéral, animal et végétal, il joue un rôle clé dans le maintien de la qualité de l'eau et de l'air. Vous devrez donc apprendre à le connaître, mais aussi à le respecter, car il représente une richesse non renouvelable. En effet, si il faut environ 1000 ans pour qu'un sol se fabrique, seulement une dizaine d'années de mauvaises pratiques agricoles suffisent à le détruire.
La composition du sol
La vie dans le sol se mesure à l'échelle microscopique. Les quelques dizaines de centimètres d'épaisseur que représente le sol sur la planète Terre sont le théâtre d'une activité biologique intense. Chaque élément qui le compose a un rôle à jouer dans la production et le recyclage de toute la matière organique constituant les êtres vivants.
Chaque sol est composé de 4 familles d'éléments :
- 10 % à 40 % de gaz : azote, oxygène, gaz carbonique et vapeur d'eau
- 10 % à 40 % d'eau contenant des substances dissoutes
- 35 % de composés minéraux
- 15 % de composés organiques
La part de chaque famille varie en fonction des conditions climatiques et de la nature de votre sol.
Le rôle des composés minéraux et organiques présents dans votre sol est de filtrer et stocker les éléments nutritifs et l'eau, évitant ainsi les pertes par lessivage et évaporation.
Les composés organiques, regroupent par ailleurs plusieurs catégories d'organismes, comme les bactéries, les champignons, les insectes et l'humus. Comme les composés minéraux, ils ont un rôle de filtre et de stockage. Mais, ils possèdent aussi la capacité de recycler et créer de nouveaux éléments nutritifs, pigments, substances hormonales et antibiotiques qui interviendront dans la croissance des végétaux et leur résistance aux parasites.
Les différents types de sols
On dénombre 4 principaux types de sols. Chacun présente des caractéristiques propres et nécessite une agriculture et des plantations adaptées.
Sol argileux
C'est un sol lourd qui contient une forte quantité d'argile dans sa composition. Or, on considère qu'une proportion de 15 % à 25 % d'argile est correcte pour une terre fertile. La nature d'une terre argileuse varie en fonction des saisons, collante en hiver et avec un aspect craquelé pendant les périodes de sécheresse.
Sa capacité à bien retenir l'eau et les éléments nutritifs en fait la meilleure terre de jardin.
Astuce : Semez des engrais verts, paillez et apportez régulièrement du compost pour l'alléger. En revanche, évitez d'y apporter du sable dans un premier temps. Vous risqueriez de transformer votre sol en béton !
Sol limoneux
Le sol limoneux est riche et fertile, mais reste fragile à cause de son manque d'argile (inférieur à 10%) et de sable. Il est également sensible à l'érosion. Vous devrez donc procéder à un apport en compost une fois tous les ans si vous souhaitez conserver une production de légumes et une végétation bien fournies.
De par sa perméabilité à l'eau et à l'air, un terrain limoneux doit être régulièrement aéré et couvert par un paillage organique pour éviter qu'une croûte de battance ne se forme à sa surface après la pluie. Semer de l'engrais vert entre chaque culture est aussi une solution contre la formation de cette croûte.
Astuce : Évitez de travailler une terre limoneuse lorsqu'elle est encore trop humide, vous risqueriez de la compacter.
Sol sablonneux
C'est un sol léger et facile à travailler. Une des particularités du sol sableux, ou sablonneux, est qu'il est perméable à l'eau et à l'air. Cela lui permet de rapidement se réchauffer au printemps, mais a pour inconvénient de ne pas retenir l'eau et les éléments nutritifs. La terre sableuse a également tendance à s'assécher en été. Vous devrez donc l'arroser très régulièrement avec de petites quantités d'eau pendant cette saison.
Astuce : Pensez à régulièrement amender votre terrain sablonneux pour éviter que les cultures ne l'épuisent.
Sol calcaire
Ce type de sol basique est facilement reconnaissable à sa couleur blanchâtre. Il est considéré comme une calamité par beaucoup de jardiniers, car il a tendance à rapidement se dessécher en été avec la formation de crevasses caractéristiques. La présence d'argile rend la terre de ce sol collante et compacte par temps de pluie.
La terre calcaire a aussi tendance à retenir et à ne pas laisser circuler certains éléments nutritifs, comme le fer, provoquant notamment un jaunissement des feuilles (chlorose).
Astuce : Pour améliorer la nature de son sol argilo-calcaire, il faut y apporter un supplément de matières organiques en semant des engrais verts, ou en apportant du compost. En revanche, n'utilisez surtout pas d'engrais riches en chaux, car ce type de sol contient déjà 10 à 30% de carbonate de calcium.
Comment connaître la nature de son sol ?
Dis-moi la nature de ton sol, je te dirai quoi y faire pousser... Souvent on cherche à changer son sol pour pouvoir y faire pousser les plantes de son choix. Nous devrions, au contraire, adapter nos cultures en fonction de la nature du sol. Voici donc les différentes manières d'identifier le type et la composition de votre sol.
La texture du sol
Utiliser le toucher est un moyen efficace pour comprendre la nature d'un sol. Pour cela, il vous suffit de réaliser le test très simple « du boudin ».
Test du boudin :
Prenez une poignée de terre de votre jardin et malaxez-la.
- Si vous n'arrivez pas à former un boudin, vous avez affaire à une terre sablonneuse,
- Si vous formez un boudin sans pouvoir faire se rejoindre ses extrémités, c'est une terre limoneuse,
- Si les extrémités de votre boudin se rejoignent, alors c'est une terre argileuse.
La couleur du sol
Parfois, une simple observation de la terre de son jardin peut donner de précieuses indications sur la nature ou l'état d'un sol.
- Une terre blanchâtre est probablement calcaire ou sablonneuse,
- Une terre noire est le signe d'un sol de tourbière,
- Une terre brun foncé est riche en matière organique,
- Des teintes bleutées, vertes ou grises indiquent une terre gorgée d'eau.
Les plantes qui y poussent
Les plantes sont également un bon indicateur de la nature de votre sol. En effet, certaines d'entre elles ne vont pousser que sur certains types de sol. Vous devrez donc être attentif aux plantes sauvages déjà présentes sur votre terrain, mais aussi étudier le comportement de celles que vous cultivez.
Pratique ! Retrouvez ici un document vous permettant de recenser les plantes présentes dans votre jardin et de déterminer le type de sol.
Les analyses en laboratoire
Si vous souhaitez être pleinement informé de la composition du sol de votre jardin, le meilleur moyen reste encore de contacter un laboratoire spécialisé. Après une analyse poussée, vous serez renseigné sur plusieurs éléments.
- La texture (proportion en argile, limon et sable)
- Le taux de calcaire
- Les éléments échangeables
- La valeur du C/N (carbone sur azote)
- Le taux de matière organique
- Le pH (degré d'acidité du sol)
Avant de contacter le laboratoire, pensez à acheter un kit d'échantillonnage disponible dans le commerce. Il vous servira à prélever la terre pour pouvoir l'envoyer au laboratoire.
Astuce :
Quel que soit votre type de sol, des réflexes simples vous permettront de l'optimiser et d'améliorer sa fertilité.
- Le semis d'engrais verts
- L'apport régulier de compost
- Le paillage pour protéger votre terre et éviter qu'elle se retrouve à nu.
L'arrosage
L'arrosage est un geste essentiel et évident pour réussir son jardin : la plante est composée d'environ 80% d'eau, et son seul moyen de se nourrir dans le sol, c'est d'y absorber par ces racines des éléments nutritifs en solution dans l'eau. Il y a quelques règles pour réussir le bon arrosage. L'excès comme le manque d'eau peuvent vite nuire au bon développement des plantes.La régularité de l'arrosage dépend de plusieurs facteurs. L'erreur fréquente des jardiniers est celle d'arroser trop fréquemment. Dans ce cas, la plante n'est pas incitée à développer ses racines pour aller chercher profondément l'eau dont elle a besoin, et devient dépendante de cet apport d'eau.
Plusieurs facteurs sont de prendre en compte pour un arrosage efficace :
La texture de votre sol
Selon la texture du sol, et selon qu'il est compacté ou non aura une capacité plus ou moins importante de stocker l'eau et que cette eau migre vers les racines.
- S'il est sableux, il faut arroser souvent et peu à la fois (car ce type de sol ne peut pas stocker beaucoup d'eau.
- S'il est argileux mettre le lien avec test boudin, vous pouvez vous permettre d'apporter de grandes quantités d'eau , mais d'arroser moins souvent
L'idéal est d'avoir une terre argilo limoneuse, d'une texture grumeleuse, comme un peu du marc de café. Pour cela il faut lui apporter régulièrement du compost, et l'ameublir superficiellement par un coup de binette de temps en temps : « un binage est équivalent à deux arrosages » mais encore plus simple et beaucoup moins d'effort : un paillage c'est zéro arrosage pour toute l'année !
La météo et la pluie
Installer un pluviomètre dans une zone
bien dégagée de votre jardin. Le pluviomètre est un outil qui demande
peu d'investissement et qui s'avère très utile.
1mm de pluie représente 1 litre d'eau au m², vous serez souvent surpris
en relevant votre pluviomètre : une grosse averse quelques minutes
apporte souvent moins d'eau qu'une pluie fine est soutenue pendant
plusieurs heures.
L'autre intérêt du pluviomètre : savoir s'il est nécessaire ou non de
renouveler un traitement. Si vous mesurez 20 mm de pluie dans les jours
qui suivent un traitement avec un produit de contact comme la bouillie
bordelaise, il est nécessaire de renouveler le traitement car tout a été
lessivé
Par ailleurs, préférez l'eau de pluie à l'eau du robinet. Elle est moins
froide, pas chlorée et plus économique ! Pour cela, vous pouvez
utiliser un récupérateur d'eau maison.
L'exposition de la plante dans votre jardin
Selon
l'exposition, les plantes n'ont pas besoin de la même quantité d'eau.
Votre plante est-elle en plein sud, ou au nord, exposée au vent
dominant, ou abritée ?
En fonction des besoins de la plante
Certaines espèces se plaisent dans l'humidité, d'autres adorent la sècheresse !
Par exemple, les légumes comme l'ail, l'oignon, l'échalotte, l'asperge
ou encore l'artichaut demandent peu d'arrosage quand les cucurbitacées,
les salades, les tomates et les choux en demandent beaucoup.
La manière d'arroser
Préférez l'arrosage avec le bon vieil arrosoir, les systèmes en goutte à goutte localisés au pied des plantes ou pour des grandes surfaces un système d'irrigation enterré. L'arrosage au jet ou par aspersion consomme plus d'eau et favorise l'apparition des maladies, notamment sur les tomates, pommes de terre et haricots.
La saison
Pensez à arroser régulièrement pendant les mois chauds. Au printemps et à l'automne, arrosez tôt le matin, mais en été, attendez le soir. Et n'arrosez jamais en plein soleil pour ne pas brûler les plantes.
L'astuce : le paillage
Quand on arrose un sol nu, environ 50% repart dans l'atmosphère ! Le paillage limite l'évaporation de l'eau et donc limiter les arrosages.
Lorsque la terre est nue (situation qui n'existe pas dans la nature), les pertes d'eau par évaporation sont très importantes (3X que sur un sol forestier). A ces pertes s'ajoutent celles dues à la transpiration des végétaux dont les racines subissent un fort échauffement en été. Le paillage fait écran à ces pertes d'eau.
Lors d'une forte pluie d'orage, le paillis se comporte comme une éponge et évite que l'eau ravine la terre sans y pénétrer, il garde le sol frais et meuble en été.
Pailler son jardin vous permettra de partir tranquille en vacances au printemps et en été quelque soit la météo : s'il a plu, les mauvaises herbes n'auront pas envahi votre potager et vos massifs de fleurs. Au contraire, si la sécheresse était au rendez-vous, les végétaux n'auraient pas souffert car l'évapotranspiration aura été considérablement limitée.
Tout savoir sur le paillage
Technique indispensable à l'épanouissement de votre jardin potager, le paillage permet de recréer les conditions de croissance des végétaux comme on les trouve dans la nature.Pailler son jardin consiste à recouvrir le sol au pied de vos plantations avec des paillis constitués de différents matériaux d'origine naturelle, organique ou minérale.
Vous pouvez appliquer cette technique partout dans votre jardin, mais vous devez respecter certaines règles et choisir le paillage adapté à vos cultures pour le rendre pleinement efficace.
Les avantages du paillage pour votre jardin
Lorsqu'il est bien réalisé, le paillage va vous apporter toute une série d'avantages qui vont améliorer le développement de vos cultures et faciliter la gestion de votre jardin potager.
- Moins d'arrosage : une terre nue facilite l'évaporation de l'eau et la transpiration des végétaux. Le paillage naturel permet de limiter ces phénomènes et agit comme une éponge pour une meilleure absorption de l'eau par temps de pluie. Il possède également un rôle d'épaisse couverture qui garde la terre au frais et évite qu'elle ne s'assèche en été.
- Évite le phénomène de battance : les sols argileux et limoneux ont tendance à se compacter et à former une croûte à leur surface après la pluie. Pailler votre sol, avec un paillis végétal par exemple, permet d'éviter ce phénomène.
- Moins de désherbage : protéger son sol de la lumière avec un paillage, permet d'éviter la prolifération des « mauvaises herbes ».
- Un sol plus fertile : lors de sa décomposition, votre paillage va se transformer en humus et enrichir ainsi votre sol d'éléments nutritifs essentiels à la croissance des végétaux.
- Des cultures moins souillés : vos cultures rampantes (fraises, concombres, melons) ne seront plus en contact direct avec la terre, mais avec votre paillage.
- Favorise la vie au sol : le paillage offre une couche protectrice réduisant les écarts de température et d'humidité. Il favorise ainsi le développement de la vie microbienne en surface qui permet la libération d'éléments nutritifs nécessaires au développement des végétaux (minéralisation).
- Réduit les risques de maladie : l'écran physique du paillage permet de diminuer la propagation de maladies se transmettant lors de l'éclatement des gouttes d'eau lorsqu'elles arrivent au sol. C'est notamment le cas des spores de mildiou qui sont projetés de cette façon sur les feuilles et les tiges proches du sol.
Comment choisir son paillage ?
On distingue deux grandes catégories de paillis qui sont, les paillis minéraux et les paillis organiques. Elles regroupent plusieurs variétés et vous devrez trouver celle qui s'adaptera le mieux à votre sol ou au type de culture que vous souhaitez faire pousser.
Le paillis minéral
Il n'est pas biodégradable et son utilisation est recommandée pour des plantes pouvant s'accoutumer aux climats chauds et secs.
On distingue plusieurs variétés de paillis minéraux comme les ardoises broyées, les graviers, ou les pierres plates. La plus utilisée reste la pouzzolane : c'est une roche volcanique riche en silice dont la structure alvéolaire constitue un bon isolant thermique.
Le paillis organique
Au-delà de sa fonction de protection du sol, ce type de paillis possède des propriétés fertilisantes lorsqu'il se décompose et se transforme en humus. On peut le diviser en deux catégories en fonction de sa vitesse de décomposition.
Paillis à longue durée de vie > 4 ans
Ils doivent être utilisés sur des cultures pérennes qui nécessitent d'être peu renouvelées, comme les arbres, arbustes, et massifs de vivaces. Vous devez donc les exclure si vous recherchez un paillage pour potager.
- Copeaux de bois : ils assurent une protection de longue durée et vous devrez apporter un engrais riche en azote avant de les répandre.
- Écorces de pin : elles sont recommandées pour les plantes acidophiles.
- Tailles de haie d'arbres et d'arbustes broyées pré-compostées : si vous possédez un broyeur, transformez vos déchets de taille en paillis. En revanche, pensez à exclure les déchets de tailles de conifères pour éviter d'acidifier votre terre.
Paillis à durée de vie moyenne < 4 ans
Ils peuvent être utilisés pour tous types de végétaux et pour les cultures à cycle court.
- Tontes de gazon : vous pouvez recycler la tonte de votre gazon en paillis. Mais songez à limiter son épaisseur à quelques centimètres pour éviter qu'il ne pourrisse.
- Composts pas tout à fait mûrs : à utiliser uniquement sur les végétaux déjà développés. Évitez le contact avec les tiges et troncs pour ne pas provoquer de brûlures.
- Paillettes de lin et paillettes de chanvre : ces paillis, au pouvoir d'isolation thermique excellent, conviennent très bien au paillage pour potager et aux massifs d'annuelles ou de vivaces. De plus, leur pH presque neutre, ou légèrement acide, en fait des paillis idéaux pour vos rosiers.
- Feuilles mortes : leur excellent rapport C/N leur permet de se composter naturellement au pied des végétaux.
- Cosse de sarrasin : paillis polyvalent qui possède un fort pouvoir opacifiant et présente un effet répulsif sur les limaces et escargots. Il permet aussi de limiter la reproduction des othiorynques par son effet de barrière physique.
- Feutre de paillage en fibres d'origine végétale : il peut-être utilisé à la création d'un massif de vivaces ou d'une haie. Il laisse passer l'eau et l'oxygène, mais pas la lumière. Cette particularité lui permet d'être utilisé sur un sol déjà envahi par des « mauvaises herbes » et de les transformer en humus au bout de quelques mois.
- Paille de céréales : c'est le paillis dit « traditionnel ». Mais il est difficile d'en trouver du non traité issu de l'Agriculture Biologique aujourd'hui. De plus, la paille a tendance à s'envoler et peut apporter des graines de plantes que vous ne voulez pas forcément voir pousser dans votre jardin (adventices).
Voici quelques exemples de durée de vie de paillis organiques :
- Deux à trois ans > paillettes de lin, coques de tournesol, cosse de sarrasin et paillettes de chanvre.
- Environ un an > suivant leur calibre : la paille, les feuilles.
- Quelques semaines > les tontes de gazon.
Détecter pour intervenir au bon moment
Surveillance et monitoring au jardin : la prévention est une des règles d'or du jardinage au naturel pour lutter contre les bio-agresseurs dans le jardin.La prévention, une des règles d'or du jardinage au naturel
La prévention est une des règles d'or du jardinage au naturel pour lutter contre les bio-agresseurs dans le jardin.
Détecter la présence des bio-agresseurs dans le jardin le plus tôt possible permet d'agir au plus tôt pour éviter une infestation sur toute la culture et surtout permet d'intervenir au bon moment.
Pour toutes les bestioles visibles à l'œil nu et qui se promènent en plein jour, ce n'est pas trop difficile, il suffit d'aller régulièrement dans son jardin et prendre le temps d'observer. Mais lorsque le responsable ne mesure que quelques millimètres ou qu'il se promène que la nuit, cela devient beaucoup plus difficile, voire impossible, « quand le vers est dans le fruit », il est trop tard !
Donc la difficulté est justement de déterminer quel est le bon moment pour intervenir. Les pièges à phéromones et les pièges chromatiques (pièges jaunes englués par exemple) sont des outils de surveillance ou « monitoring » qui permettent de décider ou non d'intervenir avec des produits de biocontrôle de préférence.
Il s'agit par exemple des pièges à base de phéromone contre la pyrale du buis, contre la chenille processionnaire du pin, contre les mouches blanches (aleurodes), contre le carpocapse de la pomme,...
Un exemple : le piège à phéromone pour lutter contre le carpocapse de la pomme
Le responsable est un petit papillon de 19 mm à activité nocturne. Le piège à base de phéromone diffuse l'attractif sexuel ou « phéromone » naturellement émise par le papillon femelle pour attirer le mâle, la nuit, et être ainsi fécondée. Les papillons se retrouvent donc piégés sur une plaque engluées disposée dans le piège.
Le piège est accroché dans le pommier, il faut le contrôler une fois par semaine, compter le nombre de papillon piégé et le noter sur le livret joint au piège.
A partir de 5 captures en deux semaines, la récolte de pomme est menacée, pour éviter cela, il faut traiter avec du
Bacillus thuringiensis (un anti-chenille naturel) 10 jours plus tard :
période à laquelle les jeunes chenilles vont éclore et se promener dans
l'arbre, stade « baladeur », pour ensuite, au bout de 2 à 5 jours
pénétrer dans le fruit et commencer les dégâts. La fenêtre de tir est donc très courte.
D'où la nécessité d'utiliser des outils de surveillance ou monitoring pour ne pas traiter à l'aveugle, inutilement.
Cette période favorable au traitement est pratiquement impossible à déterminer sans l'aide d'un piège car se papillon est nocturne.
Entretenez la fertilité de votre sol avec les engrais verts
Pour éviter l'appauvrissement du sol de votre jardin entre deux cultures, vous devez impérativement le couvrir et faire en sorte qu'il ne se retrouve jamais à nu. En effet, une terre qui ne « travaille pas » sera soumise aux phénomènes de lessivage et d'érosion et risque d'être colonisée par les mauvaises herbes.Semer de l'engrais vert va vous permettre d'éviter naturellement ces inconvénients. Cette méthode consiste principalement à occuper le terrain entre la fin de l'été et le début du printemps en semant certaines variétés de plantes.
Les avantages des engrais verts pour votre jardin
Les bénéfices offerts par l'engrais vert peuvent être classés selon deux catégories distinctes. Celui-ci agira à la fois dans la terre, mais aura également des effets positifs en surface.
Ses avantages dans la terre :
- Les engrais verts de la famille des légumineuses, comme la vesce, le trèfle ou la luzerne, fixent l'azote (le N du NPK des engrais) atmosphérique qui est un élément vital pour vos plantes.
- Les racines des engrais verts descendent plus profondément que celles des autres légumes. Elles remontent donc plus d'éléments nutritifs en surface.
- Les racines ameublissent et décompactent les sols lourds et argileux.
- Après broyage et incorporation à la terre, l'engrais vert va être transformé en éléments minéraux assimilables et en humus, diminuant ainsi les risques d'attaques de parasites sur la culture suivante.
- Il a pour effet de multiplier par 4 la population de vers de terre qui produisent des éléments nutritifs et ameublissent le sol en creusant des galeries.
Ses avantages en surface :
- Sa floraison est souvent très belle.
- Il attire de nombreux insectes pollinisateurs (abeilles et bourdons) et auxiliaires (coccinelles et syrphes).
- Il ne demande pas d'entretien un fois semé et sa croissance est rapide.
- Son pouvoir couvrant évite la prolifération des « mauvaises herbes ».
- Il protège le sol de l'érosion et du dessèchement.
- Une fois broyé, séché puis incorporé au sol, toute cette biomasse va constituer un excellent engrais organique végétal.
- Son pouvoir couvrant permet d'éviter le phénomène de « croûte de battance » qui survient après la pluie sur les sols argileux et limoneux.
Quel engrais vert choisir ?
Vous devrez respecter le principe de rotation des cultures et choisir une famille d'engrais verts différente de celle de la culture qui la précède et la suit.
Le choix de l'engrais vert est donc primordial. Pour vous y aider, voici
quelques variétés d'engrais verts et leurs caractéristiques :
- L'engrais vert moutarde : Famille des Brassicacées (ex. : chou, colza, ...).
Ses fleurs sont jaunes. Sa croissance est très rapide et il possède un fort pouvoir couvrant. Gourmand en azote et ayant des racines relativement profondes, il évite les risques de lessivage en piégeant les nitrates. - L'engrais vert vesce : Famille des Fabacées (ex. : haricot, pois, ...)
Ses fleurs sont bleues violettes. Il fixe l'azote atmosphérique grâce à des bactéries qui vivent en symbiose avec la vesce au niveau de ses racines en formant des nodosités. Vous pouvez le privilégier si votre jardin possède une terre calcaire. - L'engrais vert sarrasin : Famille des polygonacées (ex. : oseille, rhubarbe, ...).
Ses fleurs sont blanches et très mellifères. Il se plaît dans les terres pauvres et acides, il a un bon pouvoir désherbant. - L'engrais vert phacélie : Famille des Hydrophylacées
Ses fleurs sont très décoratives et riches en pollen. C'est une excellente plante mellifère qui possède un fort pouvoir couvrant. Ses racines sont très développées et descendent profondément.
Astuce :
Aucun légume n'appartient à la famille de la Phacélie. Vous êtes donc
sûr de respecter les règles de la rotation des cultures si vous
l'utilisez comme engrais vert.
Comment et quand semer l'engrais vert ?
Utiliser des engrais verts est simple car ils nécessitent peu d'entretien. On préconise l'utilisation de l'engrais vert pour le potager, mais aussi les jardins d'ornement et les massifs d'annuelles entre deux saisons. Il est conseillé de semer l'engrais vert au plus tard fin septembre-début octobre pour lui donner le temps de bien se développer avant les premières gelées. Voici comment procéder étape par étape :
- Récoltez vos derniers légumes,
- N'attendez pas que votre terre se dessèche,
- Griffez superficiellement et semez votre engrais vert en enfouissant très légèrement la semence,
- Laissez pousser sans ajouter d'engrais,
- Coupez en utilisant une tondeuse en position haute ou une débroussailleuse environ 10 semaines avant la date d'implantation de votre nouvelle culture,
- Laissez sécher environ 2 à 3 semaines après la coupe,
- Enfouissez-le dans la terre et patientez à peu près 6 à 8 semaines,
- Plantez ou semez votre nouvelle culture
BON JARDINAGE A TOUS !