Le jardin, autrement

Le jardin, autrement

Auxiliaires, permaculture, rotation et agencement des cultures, découvrez comment jardiner autrement.

Comment attirer les animaux auxiliaires du jardin ?

Dans la nature, la faune et la flore coexistent en totale harmonie. Vous pouvez, vous aussi, recréer cette biodiversité en invitant des animaux dans votre jardin. Certains d'entre eux pourront même s'avérer très utiles en jouant un rôle d'auxiliaire du jardinier. Ils vous aideront notamment à réguler naturellement la population de certains nuisibles qui colonisent votre jardin et menacent vos cultures.

Pour réussir à transformer votre jardin en petite réserve naturelle pour la faune auxiliaire, vous devrez créer des conditions d'accueil qui faciliteront son adaptation. Cela passe par offrir de la nourriture, dans un premier temps, mais aussi de l'eau et parfois un abri adapté.

Les oiseaux

Grands consommateurs d'insectes (1/3 de leur poids par jour), les oiseaux sont de véritables auxiliaires du jardin. Ils vous aideront à réguler les populations de ravageurs qui menacent vos plantations. Saviez-vous que :

  • Une famille de mésanges consomme 20 millions d'insectes en une année.
  • La grive musicienne est une grande amatrice d'escargots, de limaces et d'insectes.

Leur rôle de régulateur est si important que certains sylviculteurs et arboriculteurs installent délibérément des nichoirs sur leurs exploitations.

Comment attirer les oiseaux dans son jardin ?

Les oiseaux sont principalement friands de graines et d'insectes. Pour les nourrir, laissez monter à graines certaines plantes que vous garderez en place tout l'hiver sans les couper : cardons, tournesols, graminées, asters.
Lors de la saison hivernale, les haies épaisses et d'essences variées à feuillage persistant joueront parfaitement leur rôle de refuge et de source de nourriture. Le lierre et d'autres plantes grimpantes comme le chèvrefeuille, la clématite, et la glycine, sont également très attractifs pour les petits oiseaux en hiver.
Si la nature ne fournit pas suffisamment d'abris et de nourriture pour attirer les oiseaux, vous pouvez leur donner un petit coup de pouce en installant des mangeoires et des nichoirs.

Installer des mangeoires

Voici quelques conseils pratiques si vous souhaitez installer des mangeoires dans votre jardin :

  • N'utilisez votre mangeoire que pendant l'hiver ou les périodes froides. Avec le retour du beau temps les oiseaux reprendront naturellement leur chasse aux nuisibles.
  • Installez plusieurs mangeoires en attribuant un type de graine précis pour chacune. Vous éviterez les bagarres et la transmission de maladies entre oiseaux.
  • En hiver, n'interrompez pas votre distribution de nourriture au risque de tuer les oiseaux.
  • Placez votre mangeoire à une hauteur d'environ 1,7m dans des endroits ensoleillés, à l'abri du vent.
  • Maintenez vos mangeoires à une distance d'au moins 3m d'un arbre ou d'un arbuste pour éviter que les chats n'attaquent les oiseaux.
  • Pensez à aménager des abreuvoirs ou des mini-baignoires dont vous changerez l'eau régulièrement.

Astuce  :
Les graines de tournesol sont les graines préférées des oiseaux auxiliaires de jardin.

Installer des nichoirs

Les nichoirs facilitent la reproduction des oiseaux. Voici donc nos conseils pour pouvoir offrir le meilleur abri qui soit à vos oiseaux auxiliaires de jardin.

  • Choisissez le diamètre de l'orifice de votre nichoir en fonction des oiseaux que vous souhaitez accueillir : 27mm pour les plus petites mésanges. 35mm pour les mésanges charbonnières, les moineaux et les sitelles. Grande ouverture pour les rouges-gorges, les gobe-mouches, les bergeronnettes, et les rouges-queues.
  • Placez vos nichoirs dès les mois d'hiver, car les oiseaux font leurs premiers repérages très tôt pour installer leur nid.
  • Placez au minimum 2 nichoirs, mais pas sur le même arbre. Car, pour ne pas attirer l'attention des prédateurs, les oiseaux ne vont jamais chasser sur l'arbre où se trouve leur nid.
  • Privilégiez une exposition est, sud-est pour bénéficier des premiers rayons du soleil le matin et les mettre à l'abri des vents dominants de secteur ouest.
  • Ne dérangez jamais les oiseaux dans leur nid ou les oisillons avant qu'ils aient quitté le nichoir.
  • Nettoyez les nichoirs en fin de saison pour accueillir de nouveaux arrivants l'année suivante.

Astuce :
Comptez entre 3 et 4 nichoirs pour 1 000m² de terrain.

Les reptiles, batraciens et petits mammifères

Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux utiles au jardin. Moins visibles, car ils ont une activité plutôt nocturne, les reptiles, batraciens et petits mammifères ne sont pas moins efficaces pour autant.

  • L'orvet est un grand consommateur de limaces.
  • La grenouille s'attaque aux moustiques.
  • Le crapaud consomme jusqu'à 3 000 insectes par mois en été, mais également des limaces et des vers.
  • Un groupe de chauves-souris peut consommer plusieurs milliers d'insectes en une nuit. Elles adorent notamment le papillon carpocapse, dont les larves se développent à l'intérieur des pommes et des poires.
  • Le hérisson est un redoutable auxiliaire du jardin qui s'attaque aux mollusques, aux insectes de grande taille ainsi qu'aux vers blancs.
  • La musaraigne se nourrit de vers blancs et de nombreuses larves d'insectes, mais également de limaces.

Comment attirer les animaux dans son jardin ?

Beaucoup moins regardant que leurs congénères à plumes, les reptiles, batraciens et petits mammifères se contenteront d'un habitat naturel pour vivre. Les types d'animaux auxiliaires que vous pourrez accueillir seront, bien entendu, dépendants de la localisation de votre jardin.
Un vieux mur de pierres, un tas de cailloux, un vieil arbre ou une vieille souche, un tas de bois ou un lit de feuilles mortes, une mini friche, une zone humide ou une petite mare, des talus et des fossés, un toit de maison ou une grange... Voici une liste non exhaustive des endroits qui pourront leur servir d'abris naturels.

Astuce :
Vous pouvez construire un refuge pour orvets en étalant un vieux tapis sur le sol de votre potager. Autre avantage, la terre y sera bien meuble et grumeleuse, prête à être ensemencée ou plantée juste après un léger griffage.

Les insectes et les acariens auxiliaires

On les considère souvent comme nuisibles. Pourtant, il existe certains insectes utiles au jardin qui agiront comme prédateurs ou parasites des ravageurs de vos cultures.

  • Les carabes se nourrissent de chenilles et de limaces.
  • Les chrysopes, à l'état larvaire, consomment jusqu'à 500 pucerons.
  • Les coccinelles sont de grandes consommatrices de pucerons.
  • Les guêpes solitaires prédatrices, qui sont inoffensives pour l'homme, mais s'attaquent aux vers blancs, chenilles et pucerons.
  • Les guêpes parasites qui, comme leur nom l'indique, parasitent pucerons et chenilles.
  • Les syrphes, à l'état larvaire, se nourrissent de pucerons, cochenilles et psylles.
  • Les araignées sont grandes consommatrices de pucerons, d'acariens, de thrips et autres insectes suceurs.

Comment attirer les insectes dans son jardin ?

En principe, si vous respectez les différents aménagements dont nous avons parlé précédemment, les insectes et acariens auxiliaires feront leur apparition d'eux-mêmes.
Cependant, si vous cultivez en ville, ou dans un milieu où ces insectes ont disparu (balcon, terrasse, serre, véranda) vous pouvez songer à en introduire directement, après les avoir acheté dans le commerce.
Vous devrez cependant suivre certaines règles, en identifiant, tout d'abord, les parasites à réguler et en introduisant l'espèce et la quantité adaptées au bon moment. Bien entendu, si vous choisissez cette méthode naturelle, vous devrez proscrire toute utilisation de produits de traitement phytosanitaires non sélectifs de ces auxiliaires. Sinon vous risqueriez de leur nuire.

Astuce :
Pour attirer abeilles et bourdons, utilisez des engrais verts comme la phacélie et le sarrasin.

La nouvelle approche des mauvaises herbes

Les solutions contre les « mauvaises herbes ». Des techniques simples permettent de limiter le désherbage, ou même de ne pas avoir à désherber du tout, et lorsqu'il est indispensable d'intervenir, il existe de nombreuses alternatives à l'usage des anciens désherbants chimiques de synthèse qui ne sont plus autorisés.

Des techniques simples permettent de limiter le désherbage, ou même de ne pas avoir à désherber du tout, et lorsqu'il est indispensable d'intervenir, il existe de nombreuses alternatives à l'usage des anciens désherbants chimiques de synthèse qui ne sont plus autorisés.

Les surfaces dures

Toitures, façades, pierres, portails, barrière, mobilier d'extérieur en bois non peints. Lorsqu'elles sont exposées au nord ou à l'ouest, ces surfaces sont souvent envahies par la mousse, les algues vertes ou rouges ou encore les lichens. Il existe de nouveaux produits à base de matières actives 100 % végétales qui agissent par contact, les effets sont visibles en quelques heures.

Les surfaces non cultivées : allées, cours et terrasses

Les allées

Une première remarque de bon sens : si votre allée est empruntée régulièrement et qu'elle a une largeur adéquate, les « herbes indésirables » n'y pousseront pas ! Dans le cas contraire, posez-vous la question de son utilité.
Pour garder les allées piétonnes propres, vous pouvez utiliser des écorces de pin, des copeaux de bois, ou bien des paillis minéraux en les étalant sur un géotextile pour éviter que ces matériaux ne s'enfoncent dans le sol par tassement et permettre un bon drainage. Une autre solution : pourquoi ne pas opter pour des allées enherbées, tondues régulièrement ?
Sans oublier les « pas japonais » en pierres plates qui tracent un chemin dans votre jardin : aucun entretien.

Les allées carrossables

Un bon moyen de ne pas avoir à les désherber est d'y laisser pousser le gazon ! c'est possible avec des dallages alvéolaires qui permettent au gazon de s'implanter tout en assurant une bonne portance pour les véhicules.

Les surfaces cultivées : potager, verger, massifs d'ornement

Les bons réflexes du travail du sol

Le bêchage ou le passage du motoculteur remontent en surface les graines de « mauvaises herbes » stockées en terre et ne fait que multiplier les chardons, le chiendent et le liseron. En sectionnant les racines, vous contribuez à leur dissémination alors qu'avec une fourche bêche du type « Grelinette » vous ameublissez la terre et vous retirez très facilement à la main ou au croc l'intégralité de ces adventices.

Il existe naturellement dans les quinze premiers centimètres du sol un stock énorme de graines d'adventices : on peut en compter plus de 10 000 au m² ! Le saviez-vous ?

Couvrir le sol pour ne jamais le laisser à nu

Les paillis constituent un écran à la lumière empêchant ainsi la pousse des « mauvaises herbes » qui ne peuvent plus utiliser les rayons du soleil pour la photosynthèse. Les différents matériaux utilisables sont d'origine minérale : bille d'argile, pouzzolane, ou organique : paillette de chanvre, cosse de sarrasin En plus de leur effet anti « mauvaises herbes » ils ont de multiples vertus : diminution des arrosages, effets fertilisants pour le sol, protection contre l'érosion, prévention contre de nombreuses maladies, effet répulsif contre les limaces, et décoratif.

Les feutres de paillage sont également un moyen efficace pour éviter d'avoir à désherber, lorsqu'on plante une haie, mais également au potager, en automne et en hiver, pour recouvrir les espaces sans légumes.

La technique du faux semis est applicable au jardin potager mais également au jardin d'ornement pour les massifs d'annuelles semées en place et la création des gazons. Il faut préparer le lit de semence assez tôt : environ trois semaines avant la date prévue du semis, c'est en quelque sorte un semis à blanc. Ces conditions favorables déclencheront la levée des graines d'adventices. Au bout de quelques jours, quand elles auront atteint le stade plantule, il sera très facile de les détruire en pulvérisant un désherbant de biocontrôle dont les matières actives sont 100% d'origine végétale,

Ensuite, il ne faudra surtout pas retravailler le sol, sinon vous risqueriez de remonter en surface d'autres graines d'adventices qui germeraient à leur tour. Cette levée de « mauvaises herbes » supprimée, Il ne vous restera plus qu'à semer vos légumes ou vos fleurs.

Les engrais verts peuvent couvrir et nourri le sol par la même occasion (trèfle, moutarde...)

Les techniques de désherbage

Le désherbage thermique

Ce mode de désherbage est efficace pour désherber les terrasses les cours et les allées, il permet de détruire les jeunes plantules par un choc thermique qui provoque l'éclatement des cellules végétales (sans aller jusqu'à la combustion du végétal à détruire si non attention aux risques d'incendie).

Si les « mauvaises herbes » sont développées, il faudra renouveler le traitement une ou deux fois dans la saison pour les détruire totalement en épuisant leurs racines. Son utilisation est possible également sur les zones cultivées : au potager, et sur les massifs d'ornement, mais le paillage, les engrais verts, ou les désherbants d'origine végétale sont bien plus adaptés pour ces endroits du jardin.

La binette

Les outils destinés au binage se sont adaptés en fonction des endroits à désherber : le long d'un mur, dans le gravier, entre les dalles etc... : à chaque situation son outils, la seule énergie consommée et l'huile de coude, en entretenant vos allées, vous vous maintenez en forme !

Les désherbants de biocontrôle

Cette nouvelle génération de désherbants de biocontrôle est à base de matières premières végétales comme par exemple l'acide pélargonique.

Les désherbant de biocontrôle sont à base de principe actif 100% naturel. Pratique, rapide, efficace, ils s'utilisent sur toute surface cultivée ou non.

Ils agissent en quelques heures en desséchant le feuillage, un seul passage est suffisant pour détruire les jeunes plantules.

Lorsque la « mauvaise herbe » est un peu plus développée il faut renouveler l'application une ou deux fois 14 jours plus tard. Après le traitement, « les mauvaises herbes », privées de feuillage et donc de l'apport de nourriture par la photosynthèse, vont entamer leurs ressources racinaires et finir par s'épuiser.

Pour une efficacité maximale

Respectez la bonne période et les bonnes conditions climatiques : désherbez d'avril à août, lorsque la température extérieure est supérieure à 15°C. Un temps clair, sec et ensoleillé est l'idéal. Appliquez de préférence sur feuillage sec, évitez les périodes de pluie (délai sans pluie : 2 heures).

Traitez les jeunes « mauvaises herbes ». Le bon stade : maximum de 4/5 feuilles ou une hauteur de 10 à 15 cm. L'utilisation est déconseillée sur des adventices développées présentant une densité de feuillage importante. Assurez une pulvérisation homogène, de fines gouttelettes sur la totalité du feuillage. Seules les parties réellement touchées par le désherbant seront détruites.

Les principaux avantages des nouveaux désherbants de biocontrôle

  • Vous pouvez semer 1 jour après le traitement

  • Effets visibles en quelques heures

  • Retour rapide des animaux sur les surfaces traitées

La permaculture

La permaculture, une nouvelle façon de cultiver son jardin.

Qu'est ce que la permaculture ?

La permaculture, ce n'est pas une technique, mais la combinaison d'un ensemble de techniques, de produits et même d'une philosophie qui permettent de cultiver durablement sa terre en harmonie avec la nature et l'homme.

La permaculture permet :

  • Le respect de l'environnement et de la santé du jardinier ainsi que son bien-être
  • De limiter les achats extérieurs avec une auto-consommation ou la commercialisation locale pour les agriculteurs.
  • L'optimisation de la production, qualitativement et quantitativement, mais aussi la pérenniser pour ne pas « hypothéquer » sa terre vis-à-vis des générations futures
  • D'économiser la consommation d'énergie en privilégiant les énergies renouvelables

Voici les axes principaux de la permaculture :

  • Vivre son jardin

C'est une approche globale du jardin dès sa création, en harmonie avec les milieux naturels. Il est nécessaire de tenir compte des caractéristiques de son sol, du climat et des micro climats, du relief, en s'y adaptant et non en essayant de les modifier.

  • Penser un jardin pragmatique

Il s'agit aussi d'économiser ses propres forces en cultivant proche de sa maison les plantes demandant une surveillance et des interventions quotidiennes et au contraire au fond du terrain des cultures qui demandent peu de soins.

  • Penser à tout en tant que ressources

La création d'écosystèmes riches, variés, et productifs favorables à la biodiversité végétale et, par voie de conséquence, animale. Ces aménagements seront ainsi favorables aux auxiliaires indispensables à la régulation des bio-agresseurs, c'est par exemple l'agroforesterie : la forêt jardin, ou la spirale d'aromatiques en pierres sèches, un bassin ou une mare.

La cohabitation des animaux domestiques et des cultures en harmonie parfaite comme par exemple l'installation du poulailler dans une serre : la chaleur dégagée par les poules permet de gagner quelques degrés en hiver, les légumes impropres à la consommation leur sont donnés en compléments alimentaires, les litières sont compostées et serviront ensuite à fertiliser la terre.

Un autre exemple : une poule et ses poussins peut se transformer en un super désherbant pour allées et parkings en graviers, il suffit de fabriquer une cage ambulante sans fond que vous déplacerez chaque jour : pas une graine ou jeune plantule ne résistera à l'appétit de cette petite famille !

  • Créer un beau jardin

Avoir toujours à l'esprit la recherche de l'esthétisme et du bien-être est aussi un axe important de la permaculture. Prendre plaisir à évoluer dans ces lieux pour y travailler, s'y détendre, et s'épanouir est aussi important.

Même les formes des massifs ne sont pas dessinées au hasard, c'est notamment le jardin Mandala : cercle sacré avec quatre ouvertures qui correspondent aux quatre points cardinaux. Ce type de jardin nous vient de l'Inde il contribue à l'épanouissement de la personne.

  • Expérimenter en permanence

Il est nécessaire de découvrir ou tester des nouvelles techniques ou, au contraire oubliées, comme la culture en couche chaude, la culture en lasagne (couches successives comme un peu un millefeuille).

L'observation des milieux naturels permet de comprendre leur fonctionnement, découvrir les interactions entre les organismes vivants, les régulations naturelles qui s'opèrent. Inspirez-vous en pour trouver les solutions qui permettront de maintenir les populations de ravageurs en dessous du seuil de nuisance pour la culture, c'est du biomimétisme.

Vous l'avez compris, la permaculture présente une multitude de facettes avec un fil conducteur : le bien-être de l'homme, de la plante, du sol, et ceci durablement !

Préservez la fertilité de votre sol avec la rotation des cultures

Technique de jardinage vieille de plusieurs siècles, la rotation des cultures était déjà utilisée à l'époque des Mayas pour la culture de la pomme de terre. Elle permet de conserver la fertilité du sol de votre jardin et d'éviter la prolifération de certains parasites en déplaçant vos plantations.

Cultiver plusieurs années de suite des plantes d'une même famille botanique au même endroit, vous expose à deux risques importants :

  • La création d'un terrain propice au développement des parasites et des maladies qui lui sont spécifiques.
  • L'épuisement du sol, car chaque culture a ses propres besoins qualitatifs et quantitatifs en éléments nutritifs.

En fonction de ses besoins, chaque famille de plantes va donc puiser ces éléments nutritifs dans différentes couches de votre sol. Certains légumes, comme les carottes, les navets, ou les salsifis par exemple, disposent de racines qui vont prospecter très profond. En revanche, d'autres légumes, comme les salades, assimileront des éléments nutritifs plus en surface.

La méthode de rotation culturale

Pour éviter que votre sol ne s'appauvrisse avec le temps, vous devez donc pratiquer la rotation des cultures au potager en fonction de leurs familles respectives. Le but étant de ne pas retrouver la même famille au même endroit avant trois ou quatre ans.
Si par exemple, vous cultivez des légumes qui nécessitent une grande quantité d'éléments nutritifs (pomme de terre, betterave, courge, poireau, chou, maïs), vous devrez ensuite cultiver des légumes qui vont, au contraire, enrichir votre sol (haricots, pois), ou qui seront moins gourmands (ail, échalote, oignon).

Pour être efficace, la rotation des cultures va vous demander un minimum d'organisation. Vous devrez d'abord lister les légumes que vous souhaitez cultiver, puis les regrouper par famille botanique.

Une fois que vous avez effectué votre tri, vous pourrez donc passer à l'assolement de votre potager.
Pour une rotation des cultures au potager sur 4 années, divisez-le en 4 parcelles de surface équivalente. Ensuite, regroupez chaque famille sur une surface dédiée.

Astuce :

Pour bénéficier également des associations végétales, pensez à regrouper au moins 2 familles qui « s'aiment bien » dans une même parcelle au moment de pratiquer un assolement.

Le cas particulier des vivaces

Les plantes vivaces, comme les fraisiers, les asperges ou les artichauts restent pendant plusieurs années à la même place. Elles ne sont en conséquence pas concernées par le même calendrier de rotation des cultures que vos autres plantations.
Pour les régénérer, vous allez donc devoir les déplacer au bout d'un certain nombre d'années et attendre avant de pouvoir les replanter au même endroit. Le nombre d'années nécessaires peut varier en fonction du type de plantation :

  • Les asperges ne devront pas rester plantées plus de 8 ans au même endroit et vous devrez attendre au minimum 5 ans avant de les replanter à la même place.
  • Les artichauts devront être déplacés au bout de 3 à 4 ans.
  • Les fraisiers devront être déplacés au bout de 3 ans et vous devrez attendre 5 ans avant de les replanter au même endroit.

Les bénéfices des associations de légumes pour votre jardin

Tout comme les êtres humains entre eux, les plantes et les légumes ont parfois plus d'affinité avec certaines espèces qu'avec d'autres. À tel point qu'une science, appelée phytosociologie, a même été développée pour étudier les relations et associations entre les végétaux d'espèces différentes.

Dans la nature, les plantes sauvages ne sont pas réparties au hasard. Les différentes espèces cohabitent entre elles et établissent parfois des liens très forts. Ceux-ci peuvent même aller jusqu'à l'entraide pour mieux se défendre contre les attaques de parasites, ou mieux exploiter le milieu dans lequel elles vivent.

Composer votre jardin potager, c'est aussi une bonne association des légumes entre eux pour recréer cette harmonie qui permettra d'optimiser votre production de façon naturelle.

Comment avoir une bonne association de légumes au potager ?

Commencez par faire un plan et un découpage de votre jardin potager en respectant, à la fois, les principes de rotation des cultures et les associations végétales et de légumes. Pour vous y aider, consultez le tableau d'association de légumes (appelé aussi tableau de compagnonnage) présenté ci-dessus. Après avoir déterminé les variétés de plantes que vous allez cultiver, vous pourrez passer à leur semis ou plantation.
Pour les légumes, nous vous conseillons une culture en « ligne alternée ». Deux options s'offrent alors à vous :

  • Décaler d'un rang chaque année
  • Pivoter les rangs chaque année de 90°

N'oubliez pas de respecter le principe de rotation des cultures sur 4 ans pour éviter que votre sol ne s'épuise avec le temps.

Les avantages de l'association de légumes au potager

Bien avant que les scientifiques puissent en expliquer les raisons, les paysans avaient déjà remarqué certaines associations bénéfiques en cultivant sur une même parcelle plusieurs espèces différentes. Aujourd'hui, ce sont les agriculteurs biologiques qui utilisent la technique des cultures associées (ou compagnonnage au potager). Elle peut être appliquée au potager, bien sûr, mais aussi au jardin d'ornement et s'accompagne d'une multitude d'avantages.

  • Optimisation de la production : En faisant cohabiter deux espèces dont les racines ne s'enfoncent pas jusqu'à la même profondeur et qui n'ont pas la même vitesse de croissance.
    Exemple : Les tomates et les radis, ou bien les laitues et les carottes.
  • Optimisation de l'espace : Certaines plantes peuvent faciliter la culture d'autres plantes.
    Exemple : Une plante haute, comme le tournesol, peut servir de tuteur à une plante grimpante (haricots) et fournir de l'ombre à des plantes rampantes (potirons).
  • Couverture du sol : La multiplication et la variété des plantes cultivées va laisser moins d'espace aux « mauvaises herbes » pour se développer. Elle permet aussi une meilleure protection et fertilité du sol en évitant l'évaporation de l'eau et la formation d'une croûte de battance.
  • Éloignement des ravageurs : En alternant les légumes d'espèces différentes dans une même parcelle, vous allez freiner, voire empêcher, la propagation des ravageurs et maladies propres à une espèce particulière.

Astuce :
Les associations végétales ne se limitent pas qu'aux associations de légumes. D'autres combinaisons sont possibles et tout aussi bénéfiques :

  • Au-delà de l'aspect décoratif, l'association légume/fleur présente aussi des avantages, comme une meilleure pollinisation et fécondation des légumes et fruits.
  • L'association des légumes/plantes aromatiques est également intéressante. Les huiles essentielles qu'elles contiennent vont protéger vos légumes contre certaines agressions. Pour une association efficace, utilisez des plantes aromatiques en jardinière que vous pourrez déplacer partout dans votre potager.
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